Le 3 octobre 2018, à moins d’un kilomètre de l’île italienne de Lampedusa, une embarcation transportant plus de 500 personnes – en grande partie des Érythréen.ne.s – fit naufrage : 368 corps sans vie furent récupérés des flots.
Lampedusa, Tarajal, Calais, Melilla, Cutro, Pylos… Ce sont quelques-uns des noms de lieux désormais associés à l’effet mortel des politiques de fermeture de l’UE. Au moins 52.000 personnes sont mortes aux frontières de l’UE depuis 1993.
Si par le passé ces morts se déroulaient « loin des yeux, loin du cœur », on aurait pu espérer que la multiplication d’images et de témoignages – de personnes rescapées et de celles impliquées dans les sauvetages – provoquerait une révolte contre ces politiques. Nous assistons au contraire à une revendication toujours plus explicite de leur brutale mise en œuvre. Quand les exilé.e.s ne sont pas repoussé.e.s aux frontières, ils et elles sont « left to die », abandonné.es à leur sort, en violation du droit international et de toute humanité. Cette même absence l’humanité que le gouvernement italien a récemment manifesté à Lampedusa face à l’arrivée de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, en créant délibérément une “crise” afin de justifier le renforcement de mesures répressives.
Ces dix dernières années ont confirmé ce que nous savions déjà : les politiques migratoires de l’UE sont un exemple de nécropolitique. Pour les États membres, les « migrants », celles et ceux qui « n’ont pas le droit » de vivre dans l’UE, peuvent être mis à mort, et personne n’en est tenu responsable.
Nous ne pouvons accepter la violence et l’impunité qui règnent aux frontières de l’UE. Nous exigeons que les responsables – gouvernements, institutions européennes, Frontex – répondent de toutes ces morts qui auraient pu être évitées.
Rejoignez-nous :
- Le mardi 3 octobre 2023 de 17h à 18h, pour rendre hommage aux victimes des massacres aux frontières de l’UE et dénoncer les responsables. Rendez-vous au rond-point Schuman (sur le terre-plein entre la Commission européenne et le le Conseil-Juste Lipse) pour un moment de recueillement en mémoire des victimes.
- Le samedi 7 octobre 2023, de 14h à 16h, place de la Monnaie (Bruxelles) pour une lecture publique des noms des personnes tuées aux frontières de l’UE depuis le 3 octobre 2013. Cette lecture est ouverte à toutes et tous : si vous le souhaitez, vous pourrez participer en lisant vous aussi quelques noms afin de garder vivante la mémoire de ces personnes.
Contact : AbolishFrontexBelgium@riseup.net
Le communiqué d’Abolish Frontex sur le plan d’action présenté le 17 septembre à Lampedusa par la Commission européenne.